Le passage de la frontière se fait sur une digue qui assurait autrefois la retenue d’eau nécessaire au fonctionnement de plusieurs roues (ou des tournants), qui faisaient partie de l’usine de la Forge-Philippe comme c’est illustré sur le plan (observez les n°7). Il ne subsiste à peu près rien de la forge à l’exception d’un morceau de mur qui a servi de base pour la construction de l’abri juste à droite après le pont. Le nom de Forge-Philippe vient du prénom du propriétaire qui a fondé la forge, Philippe de Lalis qui, en 1549, possédait sur la Wartoise, un étang, un moulin à poudre et d’autres biens. En 1575, il demande l’autorisation à Philippe III, Prince de Croÿ, pour y établir une forge d’affinage. Divers documents indiquent clairement la présence de la forge en 1606 et 1622. La 2e moitié du XVle siècle est une période prospère pour la forge. C’est le siècle de la Renaissance qui voit augmenter les besoins en fer dans tous les domaines: armure, artillerie, instruments agricoles et artisanaux. D’autre part, la paix revient dans nos régions après le traité de Cateau-Cambrésis (1559) et surtout après celui de Vervins en 1598. En 1739,elle est reconstruite par Noel Despret, maïeur de Wallers et maître de forges. La Révolution sera une période d’ arrêt de l’exploitation en raison des difficultés de ravitaillement des ouvriers. Au début de 19e siècle, la forge produit 200 tonnes de fer en barres pour une consommation annuelle d’environ 500 tonnes de charbon de bois. La faillite des Despret en 1820 annonce le déclin de la forge qui terminera son activité en 1869.

Les usines du Pas-Bayard et de la Forge Philippe sont achetées en 1869 par Joseph-Chrysostome Debaty, propriétaire au Chatelet (Belgique), qui fit raser la forge Philippe, et en son lieu et place y construisit une ferme et transforma en pré les terrains adjacents. Maître Despret, notaire à Chimay, acquit ces immeubles, en 1892 ; quelques années plus tard, en 1900, ces biens furent acquis par Adolphe-René-Émile Massuy de Seloignes*.

*Société d’études de la province de Cambrai Auteur du. « Recueil : histoire de Flandre, Tournaisis, Cambrésis, Hainaut Artois / Société d’études de la province de Cambrai ; fondateur le chanoine Th. Leuridan ». Gallica, 1929. https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9755085j.

Le bâtiment plus ancien qui se situe à proximité de la Wartoise du côté français avec l’inscription « Vieux Gauchez » est l’ancienne maison du régisseur de la forge (n°4 sur le plan). Derrière cette maison passe le bief qui assurant la régulation du niveau de l’eau dans l’étang en amont de la forge (voir les n°5 et 6 sur le plan).

Les lieux marqués du chiffre 7 sont les chenaux consolidés par des pieux pour conduire l’eau vers les différentes roues à aubes qui actionnaient les outils du forgeron. Le bocard est un outil constitué d’un ensemble de pilons entraînés par des cames. Cet outil servait, en métallurgie, à casser un minerai, ou à le calibrer avant le haut-fourneau.

Plan de la forge levé en 1817

Site de l’ancienne forge en vue oblique à l’ouest du pont de la Wartoise

Exemple de bocard

Bocard à huit pilons actionné par une roue à aubes.

« Bocard ». In Wikipédia, 23 janvier 2023. https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Bocard&oldid=200722458.

Carte de Cassini – 1740

Sur la carte ci-dessous, on voit distinctement l’étang de la Forge Philippe

L’extrait de la presse ci-dessous atteste de la vente de la forge en 1843

Autres éléments du patrimoine

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